SUR LE CAUSSE A MIDI
Le Causse est au repos. Le dolmen accroupi
Dont le souvenir seul dans l’air brûlant surnage,
Sommeille monstrueux, persistant témoignage
D’hommes à qui la mort accorda le répit.
Dans le chaume des blés le lièvre s’est tapi.
Le pipeau du berger a tu son babillage.
Le troupeau ne court plus le maigre pâturage,
Sous le chêne ancestral il s’est presque assoupi.
Alors, de son trou d’herbe au creux d’une doline,
Où l’humble cardabelle est offrande divine,
Poète audacieux quand la nature dort
Et que l’ardent soleil rend l’ombre fascinante,
Le grillon au corset strié de rayons d’or
Fait crisser sa chanson suave et lancinante.
Michèle Puel Benoit